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Clichés d'un regard épicé

17 avril 2007

A la découverte de l'Inde

Il y a des visions qu'on n'oublie pas, comme cette atmosphère brumée et humide des rues désertes de Delhi lors d'une première nuit en Inde. Une vache par ci, un chien errant par là, quelques indiens emmitouflés dans une couverture de circonstance fumant leur dernière cigarette autour d'un feu, et au bout de Main Bazar dans le quartier de Pahar Ganj, l'agitation de la gare ferroviaire et de ses environs qui se dessine au loin. Que font donc ces trois touristes encore propres, bien coiffés mais un peu crevés à quatre heure du matin au beau milieu d'une centaine d'indiens attendant les départs matinaux des trains et les yeux rivés sur eux? Intrigués, surpris, pensant peut être récupérer quelques roupies, les locaux finissent par nous encercler, et j'avoue perdre ma tranquilité, mis sous pression dès les premières minutes, tout en me demandant comment sortir de ce traquenart tout bien ficelé. Après quelques pas infructueux dans et aux abords de la gare, nous rebroussons chemin, nous résignant à venir acheter les billets de train que nous étions venus chercher le lendemain après une bonne nuit. L'insalubrité des rues et la disymétrie de l'architecture me sautent aux yeux malgré l'obscurité, mais c'est sûrement ce qui me fait ressentir curiosité et excitation.

Au réveil, le lendemain matin, je perçois de ma chambre un bruit de fond qui laisse présager une activité certaine à l'extérieur. Contraste avec la tranquilité des souvenis nocturnes du bazar, en me faufilant dans le dédale de Pahar Ganj je découvre une vraie fourmilière, qui mêle indiens et touristes, pauvres, riches, vaches et animaux domestiques, marchands de vêtements, de fruits et légumes, d'épices, restaurants, guesthouses. Une rue principale domine le quartier, elle laisse place aux rickshaw, motorisés ou non,aux taxis, aux vélos et aux pietons, qui doivent se frayer un chemin à travers l'agitation incessante. La visite de la vieille ville nous pousse à emprunter, à la gauche de New Delhi Railroad Station, le pont qui traverse les voies ferrées et surplombe une partie de la ville, nous offrant une époustouflante vue sur les quais de la gare et ses environs. Les premiers instants de cette marche sont forts en émotions, au milieu de ces centaines d'indiens, il m'est possible de fixer mon regard sur quelques individus, de partager pendant quelques secondes leur instant de vie, de m'interroger sur ce qu'ils font, ce qu'ils attendent, ce qu'ils portent et où il se dirigent. Il est alors facile de se laisser envahir par l'effervescence et d'en rester scotché. La curiosité de la veille laisse place à l'émerveillement devant tant de vie, d'agitation et de détermination, en dépit de la misère évidente de certains. En entrant au coeur de la vieille ville, c'est toute la richesse olfactive de l'Inde qui s'offre à nous, je sens alors mon nez agressé par les odeurs de produits toxiques, parfois brulés à même la rue, par les échappements des nombreux véhicules, mais adouci ensuite par les senteurs d'épices variées, de plats cuisinés, d'encent, et les parfums de fleurs. Cela va de pair avec les premières saveurs portées à notre langue, entre chips épicées non salées et friandises trop sucrées, elles sont poussées à l'extrême et demandent un temps d'adaptation malgré mon goût poussé pour la nourriture pimentée!

Durant ces premières heures à déambuler dans cette ruche, j'essaye de mesurer le poids de la misère visible à chaque coin de rue, du rythme et des conditons de vie de ce peuple. Je tente de ressentir et préserver de la meilleure facon possible toutes les émotions de la journée. J'imaginais mon arrivée plus boulversante, mon regard simplement concentré sur la différence sociale. Voir une gamine d'à peine dix ans mendier quelques roupies en effectuant des tours de souplesse, un autre indien mutilé, ou croiser le regard d'enfants pauvres assis sur le trottoir m'a certes très ému, mais j'ai été bizarrement tellement émerveillé par la simplicité des choses et dominé par le sentiment d'enfin me détacher du monde occidental, que je ne suis finalement pas resté énormément choqué par la pauvreté de certains indiens. Je ne pense pas que cela soit une forme d'insensibilié, mais plutot un sentiment fataliste sur une société batie en castes, dans laquelle meme l'individu le plus pauvre est considéré et n'est en aucun cas ignoré.

Je crois que la simplicité a été le maitre mot de mon voyage, meme dans les villes plus touristiques du Rajasthan que nous avons ensuite visité. En arrivant à Jaipur, cité fortifiée plus calme que Delhi, nous avons pu visiter deux magnifiques palais restaurés à l'architecture fine et colorée, un observatoire datant du XVIIIe siècle construit par le Maharajah Sawai Jai Singh II, les rues étroites du bazar, et voir un film bolywoodien un peu soporifique dans un cinéma en forme de meringue. Notre route croisait ensuite Pushkar, ville sainte construite dans une vallée autour d'un magnifique lac dominé par ses Ghats (temples); puis Udaipur connue pour son Lake Palace, lieu de tournage d'Octopussy dans la série des James Bond, qui, comme son nom l'indique domine la splendide étendue d'eau qui fait face à la ville et son Maharajah Palace. Nous y avons loué des vélos pour nous enfoncer un peu dans les quartiers peu touristiques et dans la campagne, et toujours les mêmes sourires des enfants qui courent après nous ou les regards intrigués des plus grands. En arrivant ensuite à Jodphur, une visite du fort Meranghar était indispensable pour nous offrir encore une fois une vue inoubliable sur la ville et ses habitations colorées de bleu ainsi que sur les étendues de desert visibles au loin. Nous avons pu y gouter le plaisir d'être chaleureusement invité à dîner par une famille, et j'ai pu me confronter à l'eau infestée de bactéries que j'ai bu et qui m'a rendu malade pour quelques jours. Il nous a ensuite fallu un effort pour atteindre Jaiselmer, cité également fortifiée au milieu du désert du Thar, qui nous a proposé un Camel Safari, bien douloureux pour nos petites fesses!

Triste ensuite à l'idée de devoir emprunter le chemin du retour vers Delhi, j'ai essayé de profiter au maximum des derniers instants indiens qui s'offraient à moi. Au cours du trajet en train qui me menait donc vers la fin du voyage, je me suis assis sur le rebord de la porte ouverte du wagon et j'ai été comblé par un inoubliable couché de soleil au milieu du désert, accompagné par un petit vent dû à la vitesse qui me plaquait les cheveux sur les yeux. Durant une heure, je n'ai pu détacher mon regard et l'envie de rester là, prostré face à cette vue, me fait penser que cet intense instant était dominé par un sentiment certain de bonheur. Sentiment que j'ai pu retrouver le lendemain à Delhi, lorsque je me suis assis par terre dans une rue du bazar retrouvé de Pahar Ganj, simplement à regarder les gens passer et la vie s'écouler, comme hors du temps, essayant d'emporter avec moi les images accompagnées par la faible lumière du soir qui font aujourd'hui mes plus beaux souvenirs.

L'Inde est un pays atypique, qui lorsqu'on s'y attache, nous donne envie d'y remettre les pieds. Les émotions parfois nouvelles que j'y ai découvert ne font que m'y attirer, particulièrement lorsque je revois les regards profonds et envoutant des belles indiennes, les sourires si expressifs qu'ont les enfants de couleur, l'energie que peuvent déployer les ouvriers ou que les religieux peuvent dégager, et les pauvres qui donnent l'impression de porter le regard du monde. Un pays et un peuple à aider, une richesse à vraiment découvrir...

Vivre tous simplement pour que tous puissent simplement vivre. [Gandhi]

 

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17 avril 2007

Jaiselmer-Delhi en train



17 avril 2007

Bazar de Pahar Ganj (Delhi)



17 avril 2007

Concert for Bangladesh

concert_bangladeshLe 1er août 1971, sollicité par son ami Ravi Shankar, George Harrison organisait à New York le premier concert humanitaire de l’histoire du rock. Réputé timide mais sensible aux arguments exposés par le musicien indien, Harrison convoquait sur la scène du Madison Square Garden quelques-uns de ses amis d’alors (Ringo Starr, Eric Clapton, Bob Dylan, Billy Preston, Jim Keltner, Klaus Voorman ou Leon Russell), pour deux concerts inoubliables dont les bénéfices et ceux de son exploitation (un coffret vinyle et une sortie cinéma dans la foulée) ont été reversés aux victimes des inondations, de la famine et des épidémies. Au menu, des titres de George Harrison en solo (My Sweet Lord et Wah-Wah, issus de All Things Must Pass, disque le plus vendu d’un ex-Beatle à l’époque), quelques-unes de ses chansons écrites pour les Fab Four (Something, While My Guitar Gently Weeps), les meilleurs titres de Bob Dylan alors en plein succès, le tout précédé par une introduction à la musique traditionnelle indienne par Ravi Shankar (Sitar) et Ali Akbar Khan (Sarod), deux des plus grands artistes de leur génération.
L'évènement existe en CD et DVD où l’image et le son ont été admirablement restaurés, et le documentaire du second DVD se penche longuement sur la genèse du concert grâce à des documents rares (les répétitions...) et quelques interviews récentes dont une, remarquée, de Kofi Annan.
À noter que les profits de l’exploitation de The Concert For Bangladesh sont reversés à l’UNICEF.

17 avril 2007

Concert for Bangladesh - Ravi Shankar



Ravi Shankar - Bangla Dhun

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17 avril 2007

Concert for Bangladesh - Billy Preston



Billy Preston - That's the way god planned it

17 avril 2007

Concert for Bangladesh - G. Harrison



George Harrison - Bangladesh

17 avril 2007

46664 Concert

0825646147526Le 29 novembre 2003, après avoir appris de Nelson Mandela lui même que 46664 était son matricule durant ses dix-huit années de détention, Dave Stewart, Bono ainsi que d'autres artistes engagés organisaient dans le cadre d'une campagne planétaire un concert au profit de la lutte contre le SIDA à Cape Town en Afrique du Sud. Le message véhiculé est simple « donnez une minute de votre vie pour arrêter le SIDA ». Avec un tel but, une telle cause à défendre, il fallait marquer les esprits le plus universellement possible. On peut dire que c’est chose faite au travers d’un concert d’anthologie avec la contribution d’artistes marquants de la scène musicale mondiale, issus d’origines, de confessions diverses et de différentes générations. On retrouve Abdel Wright, Anastacia, Angelique Kidjo, Baaba Maal, Beyoncé, Bob Geldof, Bongo Maffin, Bono and The Edge, Danny K, Eurythmics, Jimmy Cliff, Johnny Clegg, Ladysmith Black Mambazo, Ms Dynamite, Paul Oakenfold, Peter Gabriel, Queen, The Corrs, Watershed, Youssou N'Dour, Yusuf Islam, Yvonne Chaka Chaka and Zucchero pour un concert "marathon" de plus de cinq heures. Que dire de plus, les chansons écrites pour l’occasion s’enchaînent avec des tubes mondiaux, chaque artiste intervient avec conviction, animé par la lutte contre le SIDA et le souvenir de l'Apartheid, et cela transpire sur scène à tel point que l’on ne peut pas extraire de moments forts mais qu’il convient davantage d’appréhender cette prestation dans son ensemble. Emotions africaines garanties...

17 avril 2007

46664 Concert - Bono


Bono - Long walk to freedom

17 avril 2007

46664 Concert - Peter Gabriel


Peter Gabriel & Youssou N'Dour - In your eyes

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